Expressive et colorée, la peinture de Lucy Allard donne
à ressentir des instants de vie. Dans la foule bigarrée des
carnavals, au café, à la plage, sur la place publique ou au
contraire dans l'intimité d'un appartement, des saynètes se
jouent.
Ces situations du quotidien révèlent, pudiquement, par
les détours de l'humour, toute une poésie. Le singulier et
l'anecdotique esquissent une histoire universelle, le théâtre
de la vie.
Gueules,
décors, musiques, ponctuations littéraires habitent
cette peinture
humaniste. Le spectateur est invité à prendre
place aux côtés de
Lucy " au milieu de tout ça " et d'imaginer
la suite.
Mais
l'analogie avec le théâtre s'arrête là car Lucy Allard
explorant
les possibilités de son medium, fait voler en éclat
la règle des
trois unités. Lieu, temps et action s'entrelacent en
une ligne
continue. Le trait vif et les couleurs franches
« directement
sorties du tube » renforcent cette impression
d’instantanéité.
Sur la surface de la toile se déploie alors un
espace temps
déstructuré ouvrant le champ à l'absurde et
la surprise. Guidé
par une habile composition, le regard prend
plaisir à balader dans
cet univers foisonnant.
La
peinture de Lucy est imprégnée de ce qui l'entoure comme
de ce qui
prend vie dans ses mains. Ainsi les années marseillaises
ont-elles
teintées les tableaux de nuances cosmopolites. Ce travail
évolue au
gré des rencontres, celles-là même qui, et cela en dit
long sur sa
personnalité, sont les principales protagonistes de l’œuvre.
Laurie Honoré
Médiatrice culturelle
Médiatrice culturelle